Les éléments déchaînés s’apaisent et laissent apparaître les entrailles d’un vaisseau battant pavillon inconnu.

«  Ici est le confin de la mer glaciale, sus laquelle fut au commencement de l’hiver dernier passé grosse et felonne bataille. Lors gelèrent en l’air les paroles et cris des hommes et femmes, les chocs des masses, les heurts de harnais, les hennissements des chevaux, et tout autre effroy de combat. À cette heure, la rigueur de l’hiver passée, advenente la sérénité et temperie du bon temps, elles fondent et sont ouies. » Rabelais, Le Quart Livre, chapitre LVI.

Que reste-t-il de ce naufrage ? Des caisses sont là, quelquefois éventrées. Il s’en échappe des paroles horrifiques et mots de gueules chers à Rabelais et son contemporain Janequin, des êtres étranges, un Dugong, quelques non sens , un Maki Mococo, des chants d’oiseaux, un chef d’orchestre, un chœur sans chef , une folle partition de Cathy Berberian… Quelques restes d’humanité, l’impérissable mémoire d’un navire battant pavillon réjouissant.